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EAU POTABLE,ILS POLLUENT NOUS PAYONS!

Les consommateurs de la Manche refusent de payer seuls la note de la dépollution de l’eau du robinet !

A l’occasion de la publication de la 5e version de la carte interactive de l’UFC-Que Choisir, que nous vous invitons à consulter, le cas échéant, en cliquant sur : https://www.quechoisir.org/carte-interactive-qualite-eau-n21241/

l’association locale de la Manche révèle les proportions significatives des pollutions en pesticides et nitrates dans l’eau du robinet de la Manche et réclame une véritable protection des sources du département.

En effet il y a plus de 60% de pesticides dans les eaux brutes et plus de la moitié des eaux brutes du département contiennent des nitrates. Si ces produits ne se retrouvent pas dans l’eau du robinet c’est qu’il faut effectuer des traitements dont le coût se répercute dans nos factures.

L’Association demande la mise en œuvre du principe pollueur payeur par un relèvement de la taxe sur les pesticides agricoles afin d’aider les petites communes à financer les traitements de dépollution qui vont considérablement augmenter la facture d’eau dans les prochaines années.

18 ans après le lancement d’Ecophyto qui prétendait diviser par deux l’utilisation de pesticides, plus de 30 ans après ‘Fertimieux’ qui promettait une utilisation raisonnée des engrais, l’agriculture industrielle de la Manche n’a aucunement changé ces pratiques et continue à polluer massivement les nappes phréatiques et les fleuves.

Désormais plus de 60 % des cours d’eau du département ont un Indice de Pression Toxique Cumulé[1] (IPTC) en pesticides supérieur à 1, traduisant un niveau de toxicité élevé et près de la moitié du département est classé en zone vulnérable aux nitrates.

C’est dans ce contexte préoccupant que l’UFC-Que Choisir de la Manche, s’appuyant la carte interactive réactualisée, publie son analyse de la qualité de l’eau du robinet du département.

Pollutions agricoles 4.6 % des réseaux d’eau potable pollués dans la Manche.

En 2025 4.6 % des réseaux du département dépassent la valeur réglementaire en pesticides, notamment du fait de la présence d’esametolachlore,dechloridazonedesphényl, d’esaalachlore, de chloridazone méthyl desphényl ,(métabolites issus de la dégradation dans le sol ou dans l’eau de pesticides, herbicides et fongicides ) soit des proportions significatives élevées qui traduisent la difficulté des traitements de potabilisation actuels à faire face au niveau des polluants agricoles.

Mais pour toutes les communes, l’eau peut bien entendu continuer à être bue, compte tenu de la marge importante existant entre la norme très protectrice définie par la réglementation européenne et les valeurs sanitaires beaucoup plus élevées

Une augmentation inévitable des coûts de dépollution dans les prochaines années

Les services de l’État estimaient les coûts de la dépollution en pesticides et en nitrates à plus d’un milliards  d’euros par an en France, intégralement payés par les consommateurs. Mais au vu des contaminations, il est clair que ces estimations vont être largement dépassées à l’avenir car les techniques classiques de filtration atteignent leurs limites face aux nouveaux polluants.

Les nouvelles technologies membranaires plus efficaces sont également beaucoup plus chères : jusqu’à quatre fois plus pour des petites collectivités ! D’ailleurs, les conséquences se font déjà sentir sur la facture d’eau : en deux ans et demi, le prix moyen au niveau national a déjà augmenté de 16 %.

Les sources d’eau potable sans protection face aux pollutions

Trop peu de captages dans notre département bénéficient de délimitations d’aires d’alimentation, zones sur lesquelles les agriculteurs sont censés limiter l’usage de pesticides et d’engrais.

Pire, seulement 1 % des exploitations agricoles sont contrôlées chaque année en France pour vérifier le respect des critères minimaux en matière d’environnement ! Pourtant des solutions existent ailleurs, comme à Lons-le Saunier où seule l’agriculture biologique est autorisée dans la zone la plus sensible du captage.

Refusant que les consommateurs de la Manche continuent à être les seuls à payer le traitement des pollutions qu’ils subissent, l’UFC-Que Choisir de la Manche part en campagne et demande :

–        Que le Préfet de notre département impose des mesures obligatoires de protection des captages ;

–        Que la taxe sur les pesticides agricoles soit augmentée pour aider les petites communes à faire face aux coûts croissants de la dépollution.

 

[1] L’indice des pressions toxiques cumulées (IPTC) est un indice définit par les services de l’Etat permettant d’estimer les risques de toxicité des pesticides.  Lorsque cet indice dépasse 1, on considère alors que le niveau de risque devient inacceptable du fait des effets néfastes potentiels sur l’environnement. Source : état de l’environnement en France Rapport 2024 – Ministère  de la transition Ecologique – Mars 2025

 

 

 

 

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